Je vais essayer aujourd'hui de trouver les mots... Je ne vous promets rien, c'est pour ça que j'ai mis un (1), car je ne suis pas sûre de pouvoir tout dire d'un coup.
Lorsque j'étais petite (je ne sais plus tout à fait l'âge que j'avais, mais je dirais dans les 5 ou 6 ans peut-être moins), mon oncle José venait souvent avec sa femme Katharina et son fils François. Mon cousin François avait seulement trois ou quatre ans de plus que moi. Lui et moi aimions bien jouer dans la maison de notre grand-mère. Une grande maison avec plein de pièces pour le cacher et créer l'intrigue de notre jeu. Ce jeu était simple : je m'appelais Alice, il s'appelait François et nous étions des sortes de fugitifs recherchés par des malfrats. Il nous fallait donc sans cesse nous cacher pour échapper à ces mafieux imaginaires.
Comme nous ne pouvions jouer au rez de chaussée à cause des parents qui y discuter, nous avions envahit le reste de la maison (étage 1 et 2). A ces étages-là se trouvaient les chambres... Les lits, c'était très pratique pour se cacher. Oui... Sauf qu'on ne se cachait pas vraiment... Dans ces chambres, sur ces lits, François se livrait sur moi à des attouchements sexuels. Pour résumer la situation, il me mettais sur lui et nous simulions l'acte... Tout habillé... enfin au début. Puis j'ai été en petite culotte alors que lui gardait toujours tous ses vêtements.
Mais nous ne jouions pas à ce jeu que chez mamie. Nous y jouions à chaque fois qu'on le pouvait. N'importe où, jusqu'un jour, dans la forêt...
Puis un jour, ça s'est arrêté. Je ne sais plus bien quand, ni pourquoi, ni comment. Mais nous n'avons plus rien fait de tout cela.
Cela ne faisait que quelques années que j'étais née et voilà que déjà, j'étais confrontée à des sévices sexuels. Cela peut parraître rien du tout aux yeux de certains, mais de tels actes sont loins d'être anodins. Ils sont même si terribles que ma mémoire avait occulté ce souvenir pendant des années ! D'ailleurs, je ne sais même pas quand tout cela a commencé, ni quand ça s'est fini.
Voilà, j'ai dit l'essentiel, mais j'y reviendrai, car l'histoire de mon cousin ne s'arrête pas là, et ma vie gâchée encore moins...
Par la fenêtre, je regarde la pluie tomber
J’entends le tonnerre gronder
Le ciel aussi sombre que mon âme
Me donne du vague à l’âme
Envie d’écrire
Envie de dire
Que les femmes trop souvent sont brimées
Qu’elles sont frappées,
Violées
Sans autre forme de procès.
Personne n’ose parler
Ou s’exprimer
Sur ces horreurs
Qui font si peur
Peur de parler
Peur de dévoiler
UN SECRET
Par la fenêtre, je regarde la pluie tomber
J’entends le tonnerre gronder
Le ciel aussi sombre que mon âme
Me donne du vague à l’âme
Souvent on me demande : pourquoi ne pas être restée en vie ? Je réponds alors sans hésiter : mais quelle vie ? Oui, quelle vie est-ce de devoir cacher à la face du monde des faits essentiels qui constituent notre caractère et fait que nous sommes tel que nous sommes ? Quelle vie est-ce de devoir changer de personnalité selon qu’on est avec untel ou untel autre ? Quelle vie est-ce d’être sans cesse mélancolique ? Quelle vie est-ce de regretter sans relâche le passé ? Quelle vie est-ce de pleurer un peu tous les jours ? Quelle vie est-ce de se mutiler bras et jambes parce que le passer nous fait mal et nous tiraille ? Quelle vie est-ce de se sentir toujours coupable de cette chose-là même qui nous empêche de vivre ? Quelle vie était-ce ? Ce n’était pas une vie, c’était une perpétuelle survie dépourvue de sens et d’horizon. Une vie dont je ne voulais pas. Une vie dont je ne voulais plus. Alors j’ai fait mes adieux au monde et l’ai quittée, cette vie que je détestais. Ainsi, c’est une vie en moins sur cette Terre qui méritait mieux que des guerriers insatiables. Mieux que des hommes avides de pouvoir. Mieux que des parents qui ne voient même pas les problèmes de leurs enfants. Mieux que des enfants qui jouent à des jeux dangereux autant physiquement que moralement. Mieux que des personnes qui tuent mentalement leurs nombreuses victimes. Alors : quelle vie ?
liloo le 28-08-2007 à 17:02:31 # (site)
Je ne sais pas ce qui t'est arrivé mais tu es dans une grande souffrance.
ººº
Si je peux me permettre, tu devrais éditer cet article et ajouter une autre photo moins violente que celle ci, plus grande afin que le petite ne soit pas en page d'accueil... y'a des personnes dont leur sensibilité pourraient être heurtée.
Avant de me lancer dans l'horrible "récit" de ma vie privée, voilà la chanson qui me défini le mieux... Une chanson de Mylène, bien entendu... Et puis aussi, je voulais venir pour vous remercier de vos encouragement. C'est pas facile de se livrer, mais il faut que je le fasse, il faut que ça n'arrive plus...
Redonne-moi
Comme un fantôme qui se promène
Et l'âme alourdie de ses chaînes
Réussir sa vie
Quand d'autres l'ont meurtrir, et
Réussir sa vie, même si...
Comprendre ne guérit... pas
Et ce fantôme se promène
Là, sous l'apparence gît le blème
Murmure des flots...
L'onde à demi-mot
Me...
Murmure que l'on doit parfois
Retrouver une trace... de soi
Redonne-moi,
Redonne-moi l'autre bout de moi
Débris de rêves, le verre de fêle
Redonne-moi la mémoire de ma...
Peut être sève ? Peut être fièvre ?
Redonne-moi pour une autre fois
Le goût de vivre, un équilibre
Redonne-moi l'amour et le choix
Tout ce qui fait qu'on est roi
Comme un fantôme qui se démène
Dans l'aube abîmée sans épiderme
Et nul n'a compris
Qu'on l'étreint à demi et...
Et nul n'a surpris son cri :
Recommencer sa vie,
Aussi,
Bonjour à vous. Vous devez vous dire que pour une fille qui devait venir déballer sa vie ici, je n'ai encore rien dit. C'est dire si les mots sont difficiles à sortir ! Je préfère donc commencer par une sorte de "guide des noms" des personnes qui ont fait/font partie de ma vie. Mais avant tout, je préfère vous dire que j'ai préféré changer les noms, car je ne suis pas tout à fait prête à ce que ma vie soit dévoilée au grand jour, et surtout pas au jour de ma famille (on ne sait jamais).
moi : Alice (c'est le prénom que j'aimais me donner lorsque je jouais étant enfant)
mon cousin : François
ma tante (mère de mon cousin) : Katha
ma mère : Isabelle/maman/ma mère
mon père : Patrick/papa/mon père
ma grand-mère : Béatrice/mamie
mon oncle (père de mon cousin/mari de ma tante) : José
Bon, ils n'y sont pas tous, mais pour le début ça devrait suffire. Et donc maintenant vous avez sans doute compris que ceux qui ont gâché ma vie se trouvent dans le cercle familial. C'est triste... mais c'est malheureusement souvent comme ça...
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